◆ « Vous parler de ma vie n’est pas bien compliqué certes, mais tellement long. Je suis une femme banale, sans histoire. Du moins c’est ce que j’essaie d’être. Mais dieu sait combien la vie n’a pas été clémente avec moi. Tout d’abord, je n’ai jamais connu mon père biologique. Certains racontent qu’il était bien trop célèbre pour m’assumer, d’autres disent qu’il était trop lâche… C’est un mystère que je n’éclaircirait jamais. Mais qu’importe, manquer d’un père n’est pas un crime comme on dit. Ma mère était une femme bourgeoise, toujours naturelle et bosseuse dans l'âme. Mais trop occupée avec son travail pour faire attention à mon éducation. Elle travaillait dans le bar le plus réputé d'Athènes, et c’est un peu là dedans que j’ai grandis. Depuis toute petite, le monde de la nuit m’est habituel. Je n’ai pas eus une scolarité banale non plus. Scolarisée dans une école privée, je détestais suivre les ordres de ces fichues bonnes sœurs, qui soit dit en passant ne sont pas celles que l’on croit. De vraies salopes (veuillez m’excuser de l’expression mais c’est vrai). Toujours derrière les livreurs, les facteurs et autres hommes en tout genre. Et la nuit, petite fouine que je suis, j’adorais espionner la sœur Marie-Clarence qui matait des magazines pas très très catholiques. Enfin bref, tout ceci est bien loin désormais. J’ai quitté Athènes avec ma mère alors que j’avais 17 ans, direction Houston, au Texas. Changement radical c’est vrai, mais je n’ai pas vraiment eus le choix. « Mais tu verras ma belle, le Texas c’est génial. On m’a dit qu’il y’avait des choses superbes à voir, et plein de monde ! En plus nous avons des voisins très sympa ! » me répétait sans cesse ma mère dans l’avion. Mais de vous à moi, qu’est-ce que j’en avais à faire du voisin, de sa femme, de sa fille voir même de son poisson rouge ! Et surtout qu’est-ce que j’en avais à faire du Texas ! Athènes allait me manquer, énormément. Je pense que ce départ a beaucoup joué sur la fille que je suis devenue. Dès notre arrivée, ma mère était déjà en plein boulot, mais cette fois je n’avais aucune idée de ce qu’elle faisait. Moi, je grandissait, en suivant des cours par correspondance, passant la plupart de mon temps sur internet plutôt qu’à bosser. Ma mère voulait que je devienne une grande « tête » du style avocate ou médecin. Mais moi, je ne savais pas vraiment quoi faire. J’adorais la mode, écrire et lire, ça c’est certain, mais je me demandais si en faire mon métier était une bonne chose. Le temps passait, et je m’habituais peu à peu à Houston. Cette ville était en faite comme Athènes, sauf qu’elle avait un nom différent - et un peu moins de population c‘est certain. Et puis, je ne vous cache pas que regarder mon voisin hyper musclé faire son jardinage est plutôt bon pour les yeux, si vous voyez ce que je veux dire hum hum. Ma mère étant de plus en plus absente, j’étais motivée à faire ma vie toute seule, comme une grande fille. En même temps, je grandissais, et rester chez papa maman - maman dans mon cas - n’était pas vraiment mon délire. Mais alors pas du tout. Mais la question ne se posa pas plus longtemps puisque quelques jours après avoir fêter mes 21 ans, je reçue un courrier, venant de ma mère, qui m’annonçait pas mal de choses, y compris son absence qui allait durer deux ou trois ans. J’allais donc devoir faire ma vie seule...

Aujourd’hui, je suis une femme comblée. Ah ah bon d’accord c’était une mauvaise blague. Ma mère a totalement disparue de ma vie, allez savoir où elle partie ça je n’en sais rien du tout ! Plus aucunes nouvelles depuis deux ans maintenant. Mais je ne suis pas tout à fait seule. Je partage ma maison avec Grizly, mon chien - ou mon amour comme vous voulez, qui n’est pas très apprécié par les cons qui habitent à droite d’ailleurs. Parlons des hommes tiens ! Je savais qu’étant jeune j’aurai du envoyer toutes les chaines merdiques que j’ai reçu sur mon téléphone genre « si tu n’envoies pas cette chaine à 7 personnes tu seras malheureuse en amour. » BINGO c’est exactement ce qui m’arrive. Je suis la fille la plus malchanceuse côté cœur. J’enchaine les histoires sans jamais trouver LE bon. Pourtant je ne demande que ça. Et puis, il y’à ce garçon dont j’ignore le nom, beau comme un dieu grec, que je croise tous les matins en promenant mon chien. Mais je suis une pauvre fille, comme dirait ma meilleure amie. Incapable d’aller lui parler, rougissant dès que mon regard croise le sien. Pathétique je sais, pas la peine de me le rappeler. Mais peut-être qu’un jour j’arriverai à mettre ma timidité nouvelle de côté et j’arriverai à inviter ce beau jeune homme à boire un verre… Bon non enfaite ce qui me retiens c’est seulement la peur. Et oui car quand je réussis à avoir le garçon qui me plait, il ne m’intéresse plus du tout, car il n’y a plus le jeu de la séduction.
Pour le moment, je me laisse vivre, enchainant les petits boulots, les découverts sur mon compte en banque, les pezzs à la cerise, les balades avec ma petite voiture cabriolet, pour laquelle j’ai du faire un crédit à vie limite, et les paires de chaussures. Sans oublier que je suis devenue une véritable accro à Facebook, rejoignant tous les jours des dizaines de groupes débiles, jouant à Farmville (LE jeu de geek par excellence)… Ah une dernière chose, j’ai la réputation d’être une vraie peste sous mon visage d’ange, alors attention à ce que vous me direz et surtout attention à ce que vous me ferez… »