relation avec oney dwayne doody

Musique à fond, les yeux rivés au plafond, cela faisait une semaine que je n'étais pas sorti de ma chambre autre que pour aller aux toilettes et à l'enterrement. La toupie tournait sur le sol, tandis que j'essayais de me remémorer de bons souvenirs que j'avais eu en compagnie de Lucas. Je ne pensais plus qu'à lui, j'étais obsédé par lui. Je ne mangeais plus, ne buvais plus, ne bougeais plus. Je ne voyais plus personne et je n'en avais pas envie. Je ne voulais pas accepter sa mort. Alors j'essayais de le faire revivre à ma manière. Cigarette ou plutôt sucette à cancer au bec, j'attendais. J'aurais aimé que la mort me prenne moi aussi. Et à force d'attendre quelqu'un est venu frapper à ma porte. Quelqu'un que je n'avais aucune envie de voir. Parce que j'étais un lâche. Elle frappa sur la porte, plusieurs fois, sans jamais entendre de réponse en retour. « Oney, ouvre moi ! C'est Daphné. » « Je sais très bien que c'est, j'ai reconnu tes pas dans l'escalier. » Ses pas si délicieusement gracieux que je me plaisais à écouter à chaque fois. Elle semblait voler tellement ses pas étaient légers quand elle venait jusqu'à moi. « Tu n'es pas obligé d'être si froid. Je sais que c'est difficile mais tu ne dois pas m'en vouloir à moi. Ça fait une semaine que je ne t'ai plus vu, que je n'ai aucune nouvelle de toi. Alors ouvre moi, s'il te plait. » Je n'avais pas envie de l'écouter plus longtemps, je voulais qu'elle parte et qu'elle me laisse tranquille. Je voulais ne plus jamais la revoir. « Pars Daphné, je ne veux plus te voir, plus jamais. » Un long silence inquiétant s'est installé. J'ai serré les dents, je ne voulais pas que cela se finisse, mais je voulais me faire mal, je voulais être seul. « C'est ce que tu veux ? Et bien d'accord ! Mais ne reviens pas ramper vers moi dans une semaine, ni dans un mois. Et si jamais tu le fais, tu pourras aller te faire foutre. Tu n'es qu'un lâche Oney, même pas capable d'ouvrir une porte pour me parler, tu préfères le faire sans voir mon visage. De plus je sais très bien que tu n'as pas envie que ça se finisse. Tu préfères affronter ta tristesse seul, mais tu le regretteras. » Elle était énervée, elle criait, parlait trop vite. Les larmes ont coulé sur mes joues, larmes trop longtemps retenues. Je l'ai entendue descendre l'escalier, ses pas étaient bruyants, comparables à des pas d'éléphants. Je savais qu'elle avait raison, que j'allais le regretter, et m'ennuyer de sa douce présence. Elle était une des seules femmes qui avait bien voulu de moi, qui avait apprécié ma compagnie étrange et je l'avais jetée. Oney le débile profond.