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Les grandes lignes, ou pas...

I . L’amour d’un père peut parfois être sans limite ; le mien a préféré consacrer toute sa vie à la mienne en mettant de côté ses rêves. 19 ans, c’est l’âge qu’avait mon père lorsque ma mère a plié bagage, tandis que moi je n’étais qu’un vulnérable petit nourrisson. N’importe quel jeune homme de cet âge aurait fuis face à temps de responsabilité, le mien s’est montré d’un grand courage en acceptant d’assumer seul mon éducation. Et lorsqu’on me demande qui est mon héros, je ne peux que répondre : Mon papa, bien que ça fasse cliché. La nuit du 16 août 1988 ma mère est partie de chez nous lorsque tout le monde dormait à point fermé. La fuite est la solution pour les lâches, pour elle c’était une excuse à son jeune âge. Elle disait dans sa lettre avoir peur, qu’elle reviendrait une fois que son avenir sera fixé et solide, et n’arrêtait pas de s’excuser. Pour ce qui est de ses photos, je n’en ai eu aucune, mon père m’a juste dit que j’avais son rire, ses yeux et ses boucles. Le reste, je préfère ne pas le savoir, elle n’est pour moi que la femme qui m’a porté pendant 9 mois, c’est surement tout ce que je lui dois. Pour en revenir à mon père : Ryan Fillipe Hendrix, c’est un chouette type. Un musicien a ses heures perdus, un plombier pour gagner sa vie. Avant de m’avoir, il rêvait de devenir un grand chef d’entreprise, comme mon grand père. Je sais que ma venue ne l’a pas aidé, mais je sais aussi que je suis la plus belle erreur de sa vie. stop


II . On a déménagé à Houston, lorsque j’avais 9 ans. arrivederci Italia !, j’en ai beaucoup souffert au départ mais c’était surement mieux comme ça. Devoir quitter mon école, mes amis, ma famille pour un monde que je ne connaissais pas. A l’école, j’avais eu beaucoup de mal à m’adapter puisque je ne parlais pas un mot d’anglais. Il me fallut faire beaucoup d’effort pour arriver à m’intégrer. De son côté, mon père répétait sans cesse que la vie ici allait être plus facile. C’est vrai que nous habitions une maison plus grande, et que j’avais enfin une vraie et grande chambre à moi seule. Mon père avait réussi à ligoter un permis de séjour pour pouvoir rester sur le sol américain pour les dix prochaines années, il avait aussi ouvert un restaurant avec son frère ainée, qu’ils bâtirent : « LA PASTA DE NUESTRA CASA ». Au départ, ça ne marchait pas beaucoup. Le local était dans un piteux états et seuls quelques vagabonds de passage osaient s’y aventurer. Mais avide d’aventures, mon père ne se laissa pas décourager et entrepris seul d’innover les lieux. Ainsi, il m’arrivait souvent de finir mes devoirs en cuisine ou de m’endormir sur une table au fond du restaurant en attendant qu’ils finissent. Le 20 avril 1998, ouverture des lieux, on affichait complets tout les soirs et il arrivait parfois que les réservations se fassent 2 à 3 semaines à l’avance. Je crois que j’aurais appris une chose très importante avec mon père, c’est que les rêves finissent toujours pas se réaliser. Il suffit seulement d’y croire. stop



NOTABENE:
*Vous vous demandez surement comment on peut s’appeler Annalyne Lou Hendrix et être 100% italien ? Et bien pour ma part, ma famille a vécu en Italie sur prêt de 3 générations. Le nom d’Hendrix s’est donc transmis de père en fils, bien que nos mères fuent toutes italiennes. A ma naissance, mon père qui rêvait déjà d’Italie, insista pour qu’on me batisse Annalyne comme l’une de ses chanteuses préférés.


III . Comme beaucoup de jeune fille, mon entrée au lycée se résumait aux garçons, à la fêtes, aux devoirs mais surtout au cheerleading et au bal de fin d’année. Je n’ai pas manqué à la règle. C’était mon plus grand rêve de rejoindre les filles à pompom et j’y suis parvenue après des années de travail. C’est vrai qu’au départ mon père ne voyait pas d’un très bon œil le fait que je rejoigne l’équipe, pour lui cela risquait d’avoir un impact sur mes études. Et au fond, il n’avait pas réellement tord puisque mes notes avaient fini par sérieusement baissé, aussi les filles que je mettais mise à fréquenter ne jurait que par : gloss – shopping et – Ashton. Et je crois avoir été suffisamment intelligente, pour éviter de prendre le même chemin qu’elles, sauf lorsqu’Ashton s’en est mêlé. Imaginez, un grand brun, aux yeux vert et à peau mate, deux énormes fossettes qui se creusent à chaque fois qu’il sourit et … Oh mon dieu, Hiroshima au masculin. J’ai fini par tomber amoureuse, je crois que c’était la première fois que j’aimais un autre homme qui n’était pas mon père. Je ne sais d’ailleurs pourquoi, il a fini par me choisir. Les autres filles étaient toutes aussi jolies les unes que les autres, et elles au moins n’avaient pas de problèmes pour rentrer dans du 34 français, vu la quantité de pâtes et pizza que je mangeais, je n’avais pas à me plaindre. Enfin bon, quoi qu’il en soit, le cheerleading ne m’apporta que des mauvaises choses comme l’avait prédit mon père. Pour ce qui est du bal de fin d’année, c’est Elisa Deinsten qui fut élue reine de bal de promo, trois années de suite. stop

IV . Mon entrée à l’université fut aussi riche que ma sortie du lycée. J’ai réussi à avoir une bourse grâce au Cheerleading. Les choses avaient beaucoup changé en une période très courte, mon père avait fini par se marier à une Américaine d’origine toscane : Eliott Brudge, mère d’un adolescent en pleine crise de puberté et de deux petits monstres eut de deux précédents mariage. Je n’ai jamais réellement aimé le fait de devoir partager mon père, encore moins avec une femme avec un passé aussi lourd. Je crois que c’est pour cette raison, que je me suis fait internée. Cette même année, j’ai fini par rompre avec Ashton, alors que nous étions fiancés et que nous envisagions de nous marier en Sicille. C’est vrai qu’on se disputait beaucoup, mais au fond nous étions très amoureux. Je ne sais pas si c’est la peur, ou le fait de mettre lacée de cette relation qui me laissa tout foutre en l’air. A 19 ans, lorsqu’on vous parle de mariage, de chevaux blancs et d’enfants, on préfère s’enfuir. Je crois que dans le fond, je comprends pourquoi des années auparavant ma mère a fait le choix de s’en aller. Enfin bon, tout ça pour vous dire que ma première année à l’université a été aussi sombre que si je m’engouffrais dans un tunnel sans fin. A chaque fois, que je pensais toucher le fond, il s’avérait que je continuer à creuser en m’enfonçant de plus en plus. Encore une fois, c’est mon père qui est venu à ma rescousse pour me sortir de cette année noire. Après une licence en droit, j’ai fini par m’installer seule dans un studio à quelques minutes d’Houston. stop

V . Je n’ai jamais aimé les histoires qui se terminaient mal. Simplement parce que je suis une éternelle optimiste comme mon père, et que lorsque j’eus rédigé mon premier livre pour enfant, je refusais de voir que c’était un désastre puisqu’aucun éditeur n’accepta de le publier. Je continuais à espérer qu’Ashton me pardonne, vu les centaines de lettres que je lui avais écrite dans ma tête sans jamais pouvoir les lui envoyer. J’appris par la suite, qu’il avait repris contact avec Elisa, et qu’il en avait fait son épouse. Tout deux, s’étaient installés à Miami pour élever leur futur petit garçon. De mon côté, j’avais fréquenté quelques hommes qui ne duraient jamais trop longtemps, puisqu’aucun n’arrivait à la hauteur d’Ashton. Pour ce qui est de mon père, il commence à être fatigué. Sa femme lui fait des misère et il regrette l’époque où nous n’étions que deux. Oh, et j’oubliais, j’ai eu une petite sœur : Avida. Comme ma mère biologique, mais ça, ça reste entre vous et moi. Elle est jolie, elle a mon sourire et ma blondeur. Je ne la vois pas souvent, puisque je ne vais plus beaucoup chez mon père. A vrai dire, je ne m’entends pas du tout avec ma belle mère. Il y a de cela un mois, j’ai décidé de me reprendre en main. J’ai commencé à peindre, comme au bon vieux temps. J’ai aussi rencontré quelqu’un entretemps, surement ma muse puisque c’est grâce à lui que j’ai retrouvé goût à ce que je faisais. Il est conservateur dans un grand musée à Houston, il a 41 ans et est marié…stop

NOTABENE:
*Au collège, Annalyne portait de grosses lunettes et un vilain appareil dentaire. On se moquait souvent d'elle, et les plus vilains se sont amusé à lui coller du chewing-gum dans les cheveux, ou encore l'ont poussé dans les escaliers. Elle ne vous parlera donc jamais de la période entre ses 12 ans jusqu'à ses 15 ans.